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Mikhaïl Gorbatchev, un « homme de paix » à la tête de l’Union soviétique (1/2)

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Le 30 août 2022 disparaissait l’une des figures les plus emblématiques de la fin du XXe siècle, Mikhaïl Gorbatchev. Perçu en Russie comme le responsable de la chute de l’Union soviétique, le dernier secrétaire général du Parti communiste de l’Union est souvent retenu en occident comme l’homme qui apporta la paix en contribuant à la fin de la guerre froide et de son monde bipolaire.  

Un kolkhoznik à la tête de l’URSS

Mikhaïl Gorbatchev et ses grands parents, dans les années 30. Via Wikimedia Commons
Mikhaïl Gorbatchev et ses grands parents dans les années 30. Via Wikimedia Commons

Issu d’une famille paysanne vivant dans le Nord du Caucase, Mikhaïl Gorbatchev est né le 2 mars 1931 avec un angiome sur la partie haute de son front. Cette particularité le rendra reconnaissable aux yeux de tous. Durant son adolescence, il se voit décoré de l’ordre du Drapeau rouge du Travail en récompense des efforts réalisés en tant que conducteur de moissonneuses batteuses. Il part ensuite à Moscou pour y faire des études de droit à l’université. C’est là qu’il rencontre notamment sa future femme, Raïssa Titarenko.

Une fois diplômé, il s’engage en politique en adhérant d’abord aux jeunesses communistes, le Komsomol, puis en rejoignant le parti communiste où il y gravit les échelons en tant qu’apparatchik jusqu’à devenir, en 1962, le dirigeant de la ville de Stavropol. À la fin des années 60, il se spécialise sur les problèmes agricoles et est repéré par le chef du KGB (service de renseignement de l’Union soviétique) de l’époque, Iouri Andropov. Ce dernier lui permet de monter rapidement les échelons au sein de l’appareil du parti jusqu’à devenir secrétaire général du Comité central du parti communiste suite au décès de Tchernenko en 1985. Âgé de 54 ans, Mikhaïl Gorbatchev hérite d’une grande puissance affaiblie par une situation économique en berne et un climat social délétère.

Un système à bout de souffle 

Leonid Brejnev arrive au pouvoir en 1964 (en remplacement de Nikita Khrouchtchev) et met en place une politique basée sur l’immobilisme. En conséquence directe de ce manque de changement, la croissance économique de l’URSS ne cesse de ralentir jusqu’à entrer en stagnation. Alors qu’en 1960, le Produit Matériel Net (équivalent du Produit National Brut auquel on déduit les services) atteint 7%, il est inférieur à 4% au début des années 80. 

L’économiste Jacques Le Cacheux cite de nombreux facteurs explicatifs de ce profond ralentissement qui touche l’Union soviétique durant cette période (1964-1985). Tout d’abord, la croissance industrielle soviétique s’est avérée historiquement une croissance extensive fondée sur une augmentation quantitative de l’emploi de la main d’œuvre. Or, l’URSS se retrouve confrontée à la stagnation de sa population active ne permettant plus de pleinement satisfaire ses besoins. Parallèlement à la stagnation de sa population active, l’Union soviétique dispose d’un taux d’accroissement de la productivité du travail relativement faible sur la période 1973 – 1986. En effet, ce taux moyen pour l’URSS sur ces treize années s’élève à 1,2% ce qui est nettement inférieur aux autres pays occidentaux, excepté les États-Unis.

En outre, les orientations économiques ordonnées par les prédécesseurs de Gorbatchev ont fortement impacté négativement la situation économique du pays. Le choix d’investir massivement dans l’armement a pesé lourd sur les finances de l’Union soviétique (l’URSS y consacrait entre 15% et 20% de son PIB contre 8% pour les États-Unis) et l’a contraint à réduire drastiquement certains investissements nécessaires au bon développement économique du pays créant notamment un profond retard technologique.

Mikhaïl Gorbatchev, un homme de changement

À son arrivée au pouvoir en 1985, Mikhaïl Gorbatchev doit faire face à une crise structurelle, héritée de la période précédente, marquée par les choix de ses prédécesseurs (Brejnev, Andropov et Tchernenko).

Ainsi, son principal objectif est d’insuffler une nouvelle dynamique à l’économie nationale par la perestroïka, la profonde restructuration du système soviétique, et la glasnost, la transparence. Par ses choix politiques novateurs en URSS, Gorbatchev décide de rompre avec les principes léninistes traditionnels et de remettre en question la haute sphère du pays, la nomenklatura. Afin d’aider la population soviétique dont la situation économique – comme le pays – est en berne, il décide de libéraliser l’économie soviétique en diminuant le rôle de l’État : restitution de l’usage de la terre aux paysans soviétiques et autorisation de former des coopératives de citoyens. Conformément à la glasnost, Gorbatchev réduit la censure en permettant aux citoyens d’accéder à des ouvrages interdits tels que Le Docteur Jivago de Boris Pasternak. Il leur permet également de disposer de nouveaux droits notamment à travers le développement de la liberté d’expression. 

En politique extérieure, l’objectif de Mikhaïl Gorbatchev est d’amener progressivement la paix dans le monde par « la nouvelle pensée politique ». Pour cela, il contribue grandement à la réduction des armements des États-Unis et de son pays, l’Union soviétique. Il se positionne publiquement à de nombreuses reprises pour l’arrêt des guerres et fait part de sa volonté de désengager l’URSS des conflits en cours. Pour ses nombreuses contributions à la paix dans le monde, Mikhaïl Gorbatchev se voit décerné le prix Nobel de la paix en 1990.

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Esteban MORON

est étudiant à Kedge Business School. Passionné par la géopolitique, il s'intéresse notamment aux relations internationales de l'Union européenne et de ses pays membres.

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